Les développeurs de jeux en ligne complices d’activité illégale

Un programmeur qui a développé un logiciel de jeux de coinche en ligne et en a revendu la licence à un casino en ligne risque maintenant des poursuites judiciaires pour avoir promu une activité illégale !

C’est ce qui arrive à Bob Stuart qui aurait engrangé 2,3 millions de dollars via sa société après avoir vendu un logiciel de jeux en ligne.

Mis en examen avec sa femme et son beau frère, pour promotion d’une activité illégale à New York via leur société, Stuart se défend en précisant qu’il n’a vendu son logiciel qu’à des sociétés basées en dehors des Etats-Unis et qu’il n’est pas au courant de l’utilité qu’il en ait fait derrière. Il précise de plus que son logiciel ne permet pas de placer des paris mais qu’il met seulement à disposition une architecture permettant de sélectionner un évènement sportif et d’afficher sur quels évènements les joueurs voulaient parier.

C’est abusé de s’en prendre à un développeur qui vend un logiciel avec une licence légalement et pourtant nous faisons l’objet de poursuite sur la façon dont il est utilisé ajoute Stuart.

Une audience est prévue le 8 janvier à New York

La poursuite d’un développeur pour des crimes commis par des personnes ayant utilisé son travail créerait un dangereux précédent pour d’autres sociétés de développement qui pourraient être tenues responsable de l’utilisation faite de leurs logiciels explique Jennifer Granick, directeur des libertés civiles au centre d’Internet et des sociétés de l’université de Stanford.

Stuart affirme que les autorités new-yorkaises ne sont venus après lui que pour découvrir les activités de jeu illégales dans cet état. Il dit que le bureau du district de New York a essayé de lui forcer la main dans le cadre d’un deal en échange de quoi il aurait dû pirater les systèmes de ses clients afin d’obtenir les noms d’utilisateur et mots de passe des joueurs et de leurs bookmakers pour aider les autorités à recueillir des preuves de le jeu illégal.

Bien qu’ayant accepté dans un premier temps, Stuart s’est vite rétracté car se sentait utilisé comme un pion pour collecter secrètement des informations sur ses clients. Il se retrouve maintenant inculpé de complicité.
Dans le cadre de cet accord qui n’a jamais été validé par un juge et qui a eu lieu en début d’année 2011, avant que Stuart ne soit accusé d’un crime, les autorités de NY l’ont sommé d’installer une backdoor dans son logiciel afin de rapatrier les données sur les joueurs et bookmakers de ses clients.

Les autorités ont précisé qu’elles n’utiliseraient pas elles même cette backdoor mais qu’ils souhaitaient que Stuart le fasse pour eux pour récolter toutes les informations sur les sociétés ayant utilisé son logiciel en dehors des Etats-Unis.
Ils ont clairement indiqué qu’ils ne feraient rien. Je devais tout faire, modifier le système pour me permettre d’entrer pour obtenir les informations qu’ils voulaient. Leur intention était que je récupère des informations à partir des bases de données localisées à l’étranger …. Ils allaient se servir de moi pour atteindre mes clients …. Mais je ne suis pas un hacker, je suis un développeur de logiciels.

Toute l’affaire a débuté en février 2011 quand Stuart et sa femme ont vu débarquer 30 agents du SWAT chez lui en le menaçant de 35 ans de prison si il ne coopérait pas. Le mandat de perquisition précisait que Stuart et sa femme étaient soupçonnés de blanchiment d’argent, de gérer une société illégale et de faire la promotion de jeux en ligne.
18 mois plus tard, Stuart, sa femme et son beau frère ont été inculpés (en octobre dernier). Tous les chefs d’inculpations contenus dans le mandat de perquisition ont maintenant disparu excepté celui de la promotion des jeux de hasard.

Granick précise que les autorités auront du mal à défendre leur dossier car ils devront prouver que Stuart savait que son logiciel était utilisé par des résidents de New York et qu’il n’a rien fait pour l’empêcher.